Pourquoi devons nous protéger et restaurer les "forêts bleues"?
Selon la FAO, 3.6 millions d’hectares de Mangroves ont disparu depuis 1980 soit 20% du total des superficies de mangroves dans le monde.
Les mangroves appelées “forêts bleues” constituent des écosystèmes côtiers à la frontière entre la mer et la terre.
Ils sont reconnaissables par les palétuviers, des arbres aux racines entrelacées représentés par trois grandes espèces( le palétuvier rouge, le noir et le blanc). Ces arbres sont des végétaux halophytes( plantes résistantes au sel) qui tolèrent les eaux saumâtres et savent les filtrer pour extraire de l’eau douce pour leur croissance.
Cette réduction des surfaces des mangroves représente une chute très rapide et inquiétante.
Cette évolution négative semble due aux sécheresses cycliques, la déforestation des mangroves pour leur bois et le blocage de voies d’eau par la construction routière et côtière.
En effet les mangroves jouent un role essentiel dans:
Le maintien de la biodiversité côtière car elles abritent de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux et d’autres animaux sauvages
La séquestration du carbone car elles stockent jusque 10 fois plus de carbone par hectare que la forêt terrestre
La protection du littoral car les mangroves agissent comme des barrières naturelles contre les ondes de tempête, les tsunamis et l’érosion côtière. Leurs systèmes racinaires denses stabilisent les rivages
La fertilité des sols car Les mangroves offrent aussi un système de filtration des eaux salines, de régulation des marées et de production de matières organiques pour permettre aux terres en proximité de retrouver leur utilité agricole( culture de riz par exemple ou même rizi-pisciculture avec association de pisciculture et de culture de riz).
De nombreux projets se mobilisent pour restaurer les mangroves et les préserver. Ils utilisent deux techniques :
La reforestation : il s’agit la de restaurer des mangroves qui ont toujours existé mais qui souffrent ou sont en voie d’extinction. C’est semble t’il la meilleure technique car les biotopes sont déjà prêts du fait de leur typologie et disposition en matière de marées et de situation entre l’océan et les eaux douces
L’afforestation : il s’agit de créer des mangroves nouvelles à un emplacement non connu comme ayant abrité précédemment une mangrove et consiste à planter directement des arbres dans cette zone nouvelle. Si les conditions le permettent cette méthode peut fonctionner mais elle est moins sure que la reforestation qui doit être privilégiée partout où c’est possible.
En voici quelques exemples:
Madagascar : dans la region de Menabe sur le littoral ouest de l’ile, 50000 hectares sont en cours de protection et restauration avec l’aide d’initiatives de gestion communautaire et l’association WWF France.
Sénégal: dans la région de la Casamance et Sine saloum, l’objectif est de restaurer 7900 hectares et de faire une plantation de 79 millions d’arbres. Ce projet se fait avec Livelihoods funds et l’ONG sénégalaise Oceanium.
Bangladesh : Compte tenu des risques de cyclone dans ce pays, des programmes d’afforestation importants sont en cours, autour de 120000 hectares ont été planté. Le mécanisme d’afforestation a néanmoins montré quelques limites car la monoculture à grande échelle de la même espèce a engendré des infestations d’insectes et ont contrarié en partie le projet .
Ces projets sont donc bénéfiques et devront être poursuivis dans l’ensemble des zones tropicales et équatoriales.
Il conviendra aussi de poursuivre le développement de zones végétales côtières ou maritimes également en zone tempérée avec l’usage de marais salants, d’herbiers sous-marins et des peuplements d’halophytes adaptés à ces milieux.