Et si l'absorption du CO2 des Océans était une solution?
Les océans sont un gigantesque puits naturel de carbone.
Ce puits est menacé par le réchauffement climatique en cours. Des solutions sont à l’étude pour faciliter la fonction de regulation du carbone des océans via des technologies permettant de reprendre du carbone dans les eaux et conduisant ainsi à séquestrer du carbone et simultanément à améliorer leur pouvoir d’absorption.
Alors que les solutions de capture de carbone dans l’air sont encore l’objet de débats, ces solutions dans l’océan vont-elles obtenir un meilleur consensus ?
On estime que un quart ou un tiers du total des émissions planétaires de carbone est absorbé par les océans (elles sont estimées par IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) à 50 gigatonnes de CO2). La surface des océans couvre 70% de la surface de la terre soit 360 millions de km2, c’est donc un sujet de premiere importance.
Deux phénomènes sont à l’oeuvre :
Une pompe biologique : Le processus de dissolution du CO2 atmosphérique dans l’eau de l’océan se produit de façon continu. Les carbonates ( CO3 2-)dans l’eau sont utilisés par les crustacés pour faire leur “squelette” et par le planton pour sa croissance par photosynthèse produisant ainsi de la matière organique. A la fin de leur cycle de vie, les organismes morts tombent au fond des océans et s’accumulent au fond permettant la séquestration du carbone.
Une pompe physique: Le processus met en jeu la circulation océanique. L’eau froide au niveau des poles plus chargée en CO2 coule vers les profondeurs. En effet le CO2 se dissout mieux dans l’eau à basse température, ce qui par ailleurs confirme que le réchauffement climatique est une menace sur l’efficacité de ce puits à carbone.
Ces phénomènes peuvent en effet se voir contrariés par le réchauffement en cours et ses conséquences notamment avec l’augmentation des températures et l’acidification des océans. En effet, l’augmentation de la dissolution du CO2 accélère la réduction du Ph des océans ( estimé à 8.1 au lieu de 8.2 avant la révolution industrielle) et conduit aussi à la réduction des carbonates (CO3 2-).
Ces phénomènes de puits de carbone peuvent se voir confortés par le maintien des systèmes écologiques côtiers. Par exemple, les mangroves, les herbiers et les marais salants sont d’importants capteurs de carbone. Maintenir et développer ces systèmes restent la meilleure méthode pour conforter nos océans et notre environnement.
Certaines start up, notamment en Californie ( Captura , Equatic , Calcarea ) et en Hollande ( SeaO2) , envisagent de mettre en place une technologie permettant d’enlever du carbone de l’eau dans des processus qui pourront aussi être conjoints avec la mise en place d’usines de désalinisation ou de traitement des eaux usées.
Schématiquement ces starts ups ont mis en place des solutions permettant de séquestrer du carbone dans l’eau. Grace à une réaction électrique, l’eau est divisée en deux parties, une part acide et une autre part alcaline. La part acide est utilisée pour produire une réaction chimique permettant de produire du CO2 gazeux stocké puis les deux eaux sont re-combinées pour rejoindre l’océan.
Ces start ups disent pouvoir séquestrer du carbone à plus bas couts que les technologies utilisées pour l’air, elles annoncent ainsi un objectif de 100$ par tonne à comparer avec 250$-600$ par tonne pour les systèmes de capture dans l’air.
Il faudra suivre cette technologie et dans tous les cas s’occuper prioritairement de la bonne santé de nos oceans et de nos systèmes côtiers.